D’après la pièce de Laurent Gaudé
L’action se déroule pendant une guerre : deux fossoyeurs sont chargés de brûler les corps ennemis qui leurs sont apportés, afin d’éviter la propagation de toute maladie.
Ces deux personnages sont présentés comme des êtres humains très « concrets », ayant des actions à effectuer chaque jour, un « métier » en quelque sorte, avec ses difficultés et ses moments de satisfaction.
Sauf qu’il s’agit d’un travail lié à un génocide : faire disparaître tout ce qu’il reste de l’ennemi.
Assez grotesques, presque comiques : ils se sont habitués à leur tâche et s’en acquittent comme de n’importe quel travail.
Or un jour, quelque chose vient perturber leur routine : parmi les cadavres se trouve une survivante, qui s’avance vers eux.
Cette femme vient semer le trouble et modifier tout l’ordre établi jusque-là. Celui qui paraissait le plus expérimenté ne sait pas plus que l’autre comment réagir.
L’auteur use ici de deux modes d’expression très contrastés : un langage quotidien, souvent exempt de grammaire et les mots de la rescapée dont la poésie éclaire la tragédie, la console, offrant un avenir à ce qui n’aurait pas dû en avoir.